90% des protestants estiment que prendre soin de la Terre c'est prendre soin de son prochain

90% des protestants estiment que prendre soin de la Terre c'est prendre soin de son prochain

Une enquête inédite réalisée par l'Ifop sur l’engagement environnemental des communautés chrétiennes en France révèle que les chrétiens ont majoritairement conscience de cette crise et ont envie d'agir. En outre, si la grande majorité établit un lien direct entre le soin de la Terre et l'amour envers son prochain, ils sont nombreux à ne pas voir le rapport entre leur foi et la lutte contre le réchauffement climatique. 

Début septembre ont été publiés les résultats de l'enquête "Les chrétiens face au climat : quels combats ?" réalisée par l’Ifop, avec Parlons Climat et A Rocha, et soutenue par les Fondation FLAM, Nuances d’Avenir, et Bersier-Regards Protestants. 

“Ce type d’enquête, tout à fait habituel dans certains pays comme aux Etats-Unis par exemple, est une première en France", explique Jean-François Mouhot, directeur d'A Rocha France. 

"Les résultats publiés aujourd’hui, fruit d’un long travail préparatoire, vont permettre de cerner les leviers d’action et les points de résistances, pour mieux communiquer l’importance des enjeux écologiques et climatiques au public chrétien, qui est le cœur de cible qu’A Rocha souhaite mobiliser sur ces enjeux."

Une conscience de la crise environnementale 

Les résultats de cette étude inédite montrent en premier lieu que les chrétiens ont majoritairement conscience de la crise environnementale et de la responsabilité des humains dans ce processus. Néanmoins, il faut noter que parmi les répondants, certains ont des doutes sur les causes du réchauffement climatiques, dans des proportions légèrement supérieures à celles qu’on retrouve chez les non-croyants.

Parmi les personnes qui estiment qu'il y a une crise environnementale, la majorité (85% des catholiques pratiquants et 80% des protestants) déclare qu’il faut changer nos modes de vie de manière radicale pour lutter contre ce phénomène. En outre, 65% des catholiques et 63% des protestants pensent que le changement climatique est principalement dû à l’activité humaine. 

Ils sont également 81% et 82% (respectivement chez les catholiques et chez les protestants), à vouloir faire plus face à cette crise mais près de la moitié, (53% et 49%) déclare ne pas savoir comment faire pour agir. 

Lien entre pratique religieuse et climat

Le sondage met également en lumière le lien entre la pratique religieuse et la volonté d'agir pour le climat, une connexion qui semble ne pas être évidente pour les croyants. Si une majorité de catholiques (92%) et de protestants (90%) estiment que prendre soin de la Terre c'est aussi prendre soin de son prochain, près de la moitié d'entre eux (50% des catholiques et 47% des protestants) déclare être sensible à l'écologie sans pour autant faire le lien entre leurs opinions et leur foi. Et ils sont respectivement 30% et 26% à ne voir aucun rapport entre les deux.

Chez les catholiques les plus avancés sur ce sujet, l'influence de l'encyclique Laudato si’, dont la suite est attendue le 4 octobre prochain, est notable. Ce qui leur permet de verbaliser un lien direct entre foi catholique et engagement écologique. 

Du côté des protestants, ce lien est plus complexe. Les résultats de l'étude révèlent en effet que si le désir d'agir pour la planète met (presque) tout le monde d'accord, le rôle de l’humain et celui des institutions religieuses dans ce combat semble d'avantage sujet à controverse. 

Enfin, certains participants semblent avoir une perception défavorable de la relation entre l’écologie et la religion, il s'agit en général des répondants qui ont émis des doutes sur le réchauffement climatique. Ainsi, la présence de ce contre-discours environnemental chez certains croyants vient nuancer le tableau global. 

Le rôle de l'Eglise dans la lutte pour le climat

Il est intéressant de noter que plus de la moitié des sondés attend l'Eglise sur ce sujet puisque 52% des catholiques et 58% des protestants affirment que c'est le rôle de leur communauté de parler d'environnement et de changement climatique. 

Pour le directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’IFOP, Jérôme Fourquet, ces résultats montrent que , "si le lien entre foi et climat n’est pas immédiat, une conciliation est envisageable".

"La moitié des chrétiens souhaite que le thème de l’environnement et du changement climatique soit plus présent dans la vie de leur communauté. Cette présence est attendue de façon très concrète, en réponse à un besoin d’action face à l’enjeu, pour conjurer une impression d’impuissance assez partagée".

Un webinaire organisé par le CNEF, le 5 octobre prochain, reviendra sur ces résultats avec des intervenants qui exploreront aussi les bases bibliques de la protection de l'environnement. Participation libre et gratuite sur inscription, cliquez ici pour en savoir plus

Camille Westphal Perrier


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